Filosofía en español 
Filosofía en español


[ Gabriel Hugelmann ]

A nos lecteurs  ❦  A nuestros lectores

Nous en sommes à peine au cinquième mois de l'existence de notre Revue, et déjà nous avons reçu des adhésions qui nous garantissent le succès.

Le chef du cabinet espagnol, contre les idées politiques duquel nous avons soutenu jadis une lutte souvent vive, a eu la générosité de ne plus s'en souvenir, après avoir lu notre Recueil, et de nous remercier de nos efforts en faveur de tout ce qui peut contribuer à donner au monde une idée juste des événements et des hommes de la Péninsule.– Les ambassadeurs, les ministres plénipotentiaires ou les chargés d'affaires des principaux États de l'Amérique centrale et de l'Amérique du sud ont bien voulu nous prouver qu'ils comprenaient toute la portée de notre Recueil, et de nous aider, soit de leurs conseils, soit de leur appui, dans l'accomplissement de notre tâche.

Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, nous croyons qu'il nous sera bientôt permis de donner à nos pages un caractère politique qui nous mettra à même de compléter notre Programme et de bien définir le but que nous voulons atteindre.

Certes, nous devons ces adhésions nombreuses et ces espérances de succès moins au mérite actuel de notre publication qu'à l'idée-mère qui domine en elle.

Nous ne nous aveuglons pas sur la valeur des travaux que nous avons publiés jusqu'ici, et nous savons qu'il nous faut, à l'avenir, chercher dans la réunion de toutes les spécialités sérieuses des éléments capables de répondre à l'accueil qui nous est fait.

Nous remercions nos lecteurs d'avoir compris, que tout début a ses tâtonnements, que toute Revue naissante doit vaincre des difficultés de toutes sortes avant d'être ce que la rêvent ses fondateurs.

Nous avions plus de difficultés à vaincre pour assurer l'avenir de cette publication que pour assurer l'avenir de toute autre.

Nous étions seuls au début, et nous avions à lutter contre des opinions préconçues, enracinées dans l'esprit de notre société par la mauvaise foi autant que par l'ignorance.

Les races latines, et surtout la race espagnole, ne peuvent plus rien pour la civilisation.

C'est à la race anglo-saxonne qu'est l'avenir. Telles sont les opinions généralement triomphantes aujourd'hui, opinions que rien ne justifie, et que l'audace des envahisseurs, néanmoins, prétend appuyées par toutes les raisons que la science et l'expérience peuvent mettre au service de l'humanité.

Il nous fallait donc un certain courage pour fonder un Recueil ayant pour mission principale de démontrer que la civilisation n'a rien de sérieux à espérer que des races latines, et que, si l'avenir pouvait être réservé par la Providence à la race anglo-saxonne, nous n'aurions plus qu'à nous attendre au règne de l'oppression et du chaos.

Eh bien! nous en sommes persuadé, c'est cette opinion qui nous vaudra le succès.– Nous avons acquis la preuve qu'elle est celle de toutes les personnes que l'égoïsme n'a point encore démoralisées.

Un grand nombre de ces personnes se taisaient, persuadées qu'elles sont de la supériorité du roc sur le flot.

Le reste n'osait s'exposer aux attaques railleuses de nos adversaires qui ont adopté l'ironie sceptique pour combattre l'enthousiasme et la foi.

Nous avons pensé que le roc ne devait pas attendre le départ du flot.

Nous avons pensé que l'ironie sceptique, si redoutable quand on n'ose la supporter, tremblait à son tout quand on la regardait en face.

Et nous sommes entrés en lice contre les fausses idées que la race anglo-saxonne propage dans l'univers, au grand péril de toutes les idées vraies dé religion, dé patriotisme, de morale et d'amour.

Nous n'avons fait, jusqu'ici, qu'indiquer notre intention.

Cela a suffi pour nous valoir le concours de tous ceux qui voient l'orage grossir à l'horizon et le yankéisme secouer le chaos sur le monde.

Puisque nous venons de créer le mot de yankéisme, disons la signification qu'il à pour nous.

Le yankéisme est, à nos yeux, la plus complète hypocrisie qui se soit faite drapeau depuis le commencement du monde.

C'est l'ombre de là proie que Dieu a bien voulu donner à l'humanité, et qu'une partie de cette dernière abandonne pour courir après l'illusion décevante.

C'est l'esprit de ténèbres suspendant entre le ciel et la terre la torche infernale, et voulant la substituer au soleil de la vérité.

C'est l'absolutisme de la matière enchaînant la pensée; c'est la poésie assassinée, l'art frappé de mort, le cœur pétrifié, l'âme éteinte; c'est l'égoisme placé sur l'autel, et Dieu précipité dans la fange.

Depuis des milliers de siècles, l'humanité marchait vers la lumière; elle allait l'atteindre, lorsque, tout à coup, une lueur trompeuse a été allumée par l'enfer dans une direction opposée, pour la détourner de sa route.

Cette lueur, c'est le yankéisme.

Si le yankéisme triomphe, l'enfer aura vaincu.

Mais il ne peut pas triompher.

Prévenues à temps, les races latines se réveillent.– Ce seront elles qui triompheront.

Nous tenons à honneur d'être classés parmi ceux qui ont les premiers signalé le péril et réclamé la gloire de le combattre.

Nous voyions dernièrement, chez un des plus célèbres sculpteurs de ce temps-ci, une statue équestre de Napoléon I.– Cette statue doit dominer les travaux d'un port, dont le moderne Charlemagne a posé la première pierre, et regarder la mer.

Napoléon I jette un regard profond sur les flots, et semble aller chercher, au delà de l'Atlantique, le dernier mot de la lutte entre les races latines, dont il était le champion, et la race anglo-saxonne qui devait le torturer.

Nous croyons avoir deviné ce que pensait ce regard.– Et nous haïssons le yankéisme de toutes les forces de notre être.

G. Hugelmann.

Apenas estamos en el quinto mes de existencia de nuestra Revista y ya hemos recibido adhesiones que nos garantizan el éxito.

El jefe del Gabinete español, contra cuyas ideas políticas libramos una lucha a menudo animada, tuvo la generosidad de no recordarlo, después de leer nuestra recopilación, y de agradecer nuestros esfuerzos en pro de cuanto pueda ayudar a dar al mundo una idea justa de los acontecimientos y de los hombres de la Península.– Los embajadores, los ministros plenipotenciarios o los encargados de negocios de los principales Estados de América central y de la América del sur han tenido la amabilidad de demostrarnos que comprendieron todo el alcance de nuestra colección, y nos ayudan, ya sea con su consejo o con su apoyo, en el cumplimiento de nuestra tarea.

Como ya lo hemos anunciado, creemos que pronto podremos dar a nuestras páginas un carácter político que nos permitirá completar nuestro Programa y definir claramente el objetivo que deseamos alcanzar.

Ciertamente, debemos estas numerosas adhesiones y estas esperanzas de éxito menos al mérito actual de nuestra publicación que a la idea madre que la inspira.

No ocultamos el valor de los trabajos que hemos publicado hasta ahora, y sabemos que debemos buscar, en el futuro, entre el conjunto de todas las especialidades rigurosas, los elementos capaces de responder a la acogida que se nos hace.

Agradecemos a nuestros lectores haber entendido que todo comienzo tiene sus tropezones, que toda Revista que nace debe superar dificultades de todo tipo antes de convertirse en lo que esperaban sus fundadores.

Hemos tenido que superar más dificultades para garantizar el porvenir de esta publicación que para asegurar el futuro de cualquier otra.

Estuvimos solos al principio y hemos tenido que luchar contra opiniones preconcebidas, arraigadas en el espíritu de nuestra sociedad tanto por mala fe como por ignorancia.

Las razas latinas, y sobre todo la raza española, no pueden ya hacer nada por la civilización.

El futuro está en la raza anglosajona. Tales son las opiniones hoy generalmente triunfantes, opiniones que nada justifica y que la audacia de los invasores, sin embargo, pretende respaldar en todas las razones que la ciencia y la experiencia pueden poner al servicio de la humanidad.

Necesitábamos cierto coraje para fundar una colección cuya misión principal es demostrar que la civilización nada serio tiene que esperar excepto de las razas latinas, y que, si el futuro estuviera reservado por la Providencia para la raza anglosajona, sólo nos quedaría esperar el reinado de la opresión y el caos.

¡Pues bien! Estamos convencidos de que esta opinión es la que nos traerá el éxito.– Hemos podido comprobar que es la que defienden todas las personas que aún no se han desmoralizado por el egoísmo.

Un gran número de estas personas permanecen en silencio, convencidas de que se mantienen encima de la roca en la inundación.

Los demás no se atreven a exponerse a los ataques burlones de nuestros adversarios, que adoptan la ironía escéptica para combatir el entusiasmo y la fe.

Hemos pensado que la roca no debería esperar a que remitiese el flujo.

Hemos pensado que la ironía escéptica, tan formidable cuando no te atreves a soportarla, tiembla totalmente cuando se la mira de frente.

Y entramos en lucha contra las ideas falsas que la raza anglosajona propaga por todo el universo, con gran peligro para todas las ideas verdaderas de religión, patriotismo, moral y amor.

Hasta ahora sólo hemos indicado nuestra intención.

Esto fue suficiente para ganarnos el apoyo de todos aquellos que ven crecer la tormenta en el horizonte y al yanquismo sembrando el caos en el mundo.

Ya que acabamos de crear el término yanquismo, digamos lo que significa para nosotros.

El yanquismo es, a nuestros ojos, la hipocresía más completa que ha aparecido desde el principio del mundo.

Es la sombra de la presa que Dios estuvo dispuesto a darle a la humanidad, y que una parte de ésta abandona para correr tras la ilusión decepcionante.

Es el espíritu de las tinieblas que suspende la antorcha infernal entre el cielo y la tierra, y quiere sustituirla por el sol de la verdad.

Es el absolutismo de la materia que encadena el pensamiento; es poesía asesinada, arte golpeado por la muerte, el corazón petrificado, el alma extinguida; es el egoísmo puesto en el altar y Dios arrojado al lodo.

Desde hace miles de siglos, la humanidad camina hacia la luz; estaba a punto de alcanzarlo, cuando, de repente, el infierno encendió una luz engañosa en dirección opuesta, para desviarla de su camino.

Este resplandor es el yanquismo.

Si el yanquismo triunfa, habrá vencido el infierno.

Pero no puede triunfar.

Advertidas a tiempo, las razas latinas están despertando.– Ellas serán las que triunfen.

Tenemos el honor de figurar entre los primeros en informar del peligro y reivindicar la gloria de combatirlo.

Recientemente hemos visto, con uno de los escultores más famosos de esta época, una estatua ecuestre de Napoleón I.– Esta estatua debe dominar las obras de un puerto, al que puso su primera piedra el moderno Carlomagno, mirando hacia el mar.

Napoleón I mira profundamente sobre las olas y parece buscar, más allá del Atlántico, la última palabra en la lucha entre las razas latinas, de las que fue campeón, y la raza anglosajona que había de torturarle.

Creemos haber adivinado lo que pensaba esa mirada.– Y odiamos al yanquismo con todas las fuerzas de nuestro ser.

G. Hugelmann.